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Episode 1 – une cosmonaute

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Thème d’actualité, l’employabilité des séniors est un sujet qui me touche de près.

Je suis une jeune vieille qui se pose des questions sur son travail.

Plus précisément je me pose la question de savoir quel travail j’aimerais vraiment exercer durant les 15 prochaines années, et plus tactiquement encore, quel travail me permettrait de m’assurer des vieux jours pas trop précaires.

Date de péremption au travail

Je vais être franche, ces questions me tiennent parfois éveillée la nuit, alors je lis sur les embauches des personnes de 50 ans. Mon capital sommeil en pâtit d’autant plus. Je ne souhaite pas m’appesantir sur ce que je lis, car c’est plombant. En substance ça tourne autour du stéréotype de la tempe grisonnante pleine de sagesse, pas très à l’aise pour cliquer sur le mulot et qui révèlerait chez son manager jeune et dynamique un complexe d’Œdipe pas bien résolu.

Matière à raconter

Une idée a traversé ma chambre alors que comptais les moutons : si on dit d’une personne qu’elle est le fruit de son histoire, on peut dire qu’une personne au travail serait le fruit de son histoire professionnelle. Ainsi est née cette série de 4 épisodes : « Une histoire professionnelle ».

Mon humble ambition est de donner à mon parcours ce relief que mon CV lui refuse et aussi sans doute une manière pour moi de prendre l’ascendant sur mon avenir. Ma conviction est que les multiples facettes de ma vie professionnelle ne m’ont pas érodée mais façonnée. Me raconter me permet de me présenter.

Voici le premier épisode qui vous dépeint le première expérience de travail de Laurence.
Laurence c’est moi, j’ai choisi de me raconter à la troisième personne.


Episode 1 – une cosmonaute

  • Ca commence mal et bien à la fois.
  • Cette histoire se déroule au milieu des années 90.
  • Un stage de fin d’étude qui n’aboutit pas sur une embauche mais lance Laurence sur orbite.

La stagiaire

Le classique stage de fin d’étude, pas si classique

Laurence a étudié en école de commerce (Rennes School of Business). Elle a passé sa dernière année d’étude en Finlande et elle enchaine sur un stage de 6 mois chez AT&T Global Information System à Paris pour valider son diplôme. Il est très courant que ce genre de stage se transforme en embauche mais ce ne fut pas le cas, et pour cause , peu de temps avant que son stage se finisse, la multinationale se disloquait et les licenciements allaient bon train. Son maître de stage et son boss ne faisaient plus partie de l’équipage.

Un appel dans la nuit

Un an plus tard, elle n’avait toujours pas trouvé de travail, la déprime la guettait jusqu’au jour où un ancien employé de AT&T l’appelle pour lui proposer une opportunité de travail en Irlande.

 » I’ve kept your cv. We are looking for a marketing graduate with fluent English. I thought it might be of interest to you. »

Une mise à l’épreuve

D’abord 6 mois à Paris pour mener une étude de marché, puis , après présentation de ses recherches, on la fait venir à Dublin au siège Services EMEA de USRobotics, l’inventeur du modem. Une révolution est alors en marche : celle d’internet.

Les détails qui donnent des rides

  • Elle passe de windows 95 à Windows 98.
  • Pour faire passer ses messages, elle est accro à PowerPoint et pour appuyer ses analyses ne peut se passer d’Excel.
  • Larry Page et Sergei Brin créent la société Google.
  • Elle a un téléphone portable pro en plus d’un perso et un Palm Pilot qu’elle synchronise à son ordinateur portable. Elle a toujours aimé ce genre de gadgets.

Terre et mer

Grâce a ses collègues les plus férus de sports de plein air, elle randonne souvent dans les collines de Wicklow et s’initie à la plongée sous-marine dans l’Atlantique (elle adore sa combinaison sèche qui lui donne des airs de cosmonaute).

Evoluer dans un univers d’opportunités

Le contexte d’alors est celui de la dérégulation du marché des télécommunications commencée en Amérique du Nord et poursuivie en Europe. Autant dire de ces années qu’elles furent effervescentes pour deux raisons.

Structuration d’un marché émergent.

La première est d’ordre organisationnelle : le marché des télécoms s’est restructuré à coups de fusions-acquisitions plus ou moins hostiles.

Laurence en aura traversé trois et aura été impliquée dans des « think tanks » visant à analyser et refondre les « business practices ».

Créer de nouvelles pratiques au travail

La seconde touche à l’ébullition des idées et aux manières de collaborer.

Travailler dans ce secteur à la fin des années 90 impliquait d’être partie prenante dans la construction des fondations du monde interconnecté que nous connaissons maintenant et aussi d’adopter des méthodes de travail innovantes. Le travail à distance, le partage de fichiers, d’information ou de calendriers en temps réel et autres évidences contemporaines étaient déjà acquises.

Elle aura travaillé pour des équipes basées à Chicago ou Pittsburgh aux États-Unis et à la fin de son épopée dublinoise, pour des startups irlandaises avec des opérations à Singapour ou à San Francisco.

Revenir sur terre : le désarrimage

Que faisiez-vous ce tristement fameux 11 septembre?

Le 11 septembre 2001. Ses collègues se massent devant un PC, hypnotisés par un journal d’info. On n’entend que les commentaires de la vidéo, l’open-space est silencieux, les cliquetis des claviers ont stoppé net. Laurence reste à son poste, indifférente. Un collègue passe à son abord et lui signifie que l’impensable vient de se produire.

Désintégration

Elle n’en a que faire. Son monde à elle avait déjà volé en éclat deux mois plus tôt. Elle savait déjà que plus rien ne serait jamais plus comme avant : son père était décédé. C’était un mois de juillet. En 2001.

Sa première expérience constituera un formidable accélérateur professionnel pour Laurence qui aura évolué dans des équipes technico-commerciales multiculturelles et aura beaucoup voyagé. Revenue en France, Laurence se sent à l’étroit, en décalage complet. Elle entreprend une reconversion professionnelle.

Episode 2 – une mutante. Prochainement.

Une réponse à « Episode 1 – une cosmonaute »

  1. Avatar de Frederic Lenoir
    Frederic Lenoir

    Je decouvre ce texte qui m interpelle et fait totalement echo a ma vie. je suis ne l’annee des révolutions. et un vrai digital native. j ´ ai decouvert a 35 ans le yoga a la ymca de upper east side. une amie m a emmene a certains de vos cours a paris. et mille autres choses qui connectent les points.

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Dans mes histoires il m’arrive de parler des autres. Je ne fais donc pas que me regarder le nombril, ce qui fait tâche dans un champ de narcisses.