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MONDAINE ET DÉPENSIÈRE

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Un week-end à Paris. Pour moi c’est toujours comme m’offrir une plage de possibilités.

J’ai habité une quinzaine d’années à Paris avant de m’installer à Marseille. C’est pourquoi j’imagine toujours mes escapades dans la capitale comme une possibilité d’avoir facilement sous la main pas mal d’amis et de lieux où consommer de jolis, bons ou savants moments.

Mondaine et consumériste que je suis.

Mondaine, pas tant que ça. J’ai vu  en tout deux ami.e.s. Un troisième était en voyage, quant aux autres, leurs comptes Instagram m’ont fait comprendre que leurs lignes d’horizon étaient plates. Contrairement aux électrocardiogrammes, c’est le signe qu’ils vont bien, qu’ils séjournent à plusieurs centaines de kilomètres de Paris. Je les entends respirer librement depuis leurs posts, je me réjouis pour eux.
De mondanités on ne parlera donc pas, de retrouvailles chaleureuses il aura été question.

Pour ce qui est de mettre la main à la poche, ou le NFC sur le TPE devrais-je dire, oui, j’ai profité de ce que la capitale offre et que je ne trouve pas à Marseille.

L’hygiénique sans contact bancaire m’aura permis de garnir ma garde-robe pour le travail de petits hauts qui lui faisaient défaut et de me balader avec curiosité dans les maquettes des projets du visionnaire architecte Norman Foster.

Saviez-vous que ce dernier considère l’arbre comme source d’inspiration pour la conception d’immeuble parce qu’il est une construction auto-suffisante qui déploie divers mécanismes sur toute sa verticalité? Qu’il est derrière le réaménagement du Vieux-Port de Marseille?

Qu’il pense les projets qui lui sont confiés avec pour référence la peau ou l’os et que d’ailleurs dans le cadre d’une collaboration avec la NASA, il projette la construction d’un espace habité gonflable dont la structure porteuse est directement inspirée de la structure alvéolaire des os? Au fil de l’expo se décline le thème de l’écologie et de la consommation d’énergie sans toutefois donner le cafard. C’est le première fois qu’on me parle d’enjeux climatiques et d’écologie non pas en me faisant peur mais en me laissant comprendre qu’il existait de faiseurs de solutions. Je suis sortie de l’expo radieuse sous la pluie. J’ai failli provoquer un arc-en-ciel en plein Marais!

Radieuse fonc, je suis rentrée chez l’amie qui me prêtait son appartement. M’y attendaient un félin occupé a sa sieste et un vieux chien qui m’a déjà accueillie plusieurs fois chez lui. Ce dernier n’entend plus, ne voit plus et n’a plus l’agilité de ses 3 ans. Ce matin, à 2h il m’avait réveillée, il s’était oublié et en était très troublé. Il arpentait l’appartement frénétiquement. Quand j’étais enfant nous avions accompagné notre vieux chien dans ses derniers moments. Un épagneul breton lui aussi. Un flashback rempli d’emotions, alors comment lui en vouloir? Le seau, la serpillière, l’eau de javel. Le chat a trouvé la scène amusante et piqué des sprints dans le salon. Ce qui n’a pas calmé le clebs. Fort heureusement, le vétérinaire lui avait prescrit un medoc pour l’apaiser, j’ai dû feinter l’animal en lui tendant une poignée de croquettes avec la pilule salvatrice dissimulée comme un mistral gagnant. A mon retour de l’expo ce vieux chien que j’aime beaucoup dort ; je mange une pizza. Quand il a eu fini son somme, je l’ai emmené se promener. Ironiquement , ce week-end, j’aurai été la guide d’un chien aveugle.

J’écris depuis le train qui me ramène chez moi. Je repense à cette plage de possibilités que je me suis offerte. A la vulnérabilité. A la présence. Aux souvenirs. Au futur. Quel weekend !

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2 réponses à « MONDAINE ET DÉPENSIÈRE »

  1. Avatar de caro
    caro

    j’aime bien te lire ! La poésie côtoie les descriptions terre à terre si rassurantes !
    merci

    1. Avatar de Laurence Gay

      Merci. C’est gentil.

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Dans mes histoires il m’arrive de parler des autres. Je ne fais donc pas que me regarder le nombril, ce qui fait tâche dans un champ de narcisses.