Peut-être avez-vous fait un saut à Marseille cet été. Si c’est le cas, en tendant l’oreille, vous aurez certainement entendu des expressions que les gens n’emploient qu’ici ou alors des expressions qu’on entend partout mais qui ont une autre saveur avec l’accent du Sud. L’une de celle-ci est ma chouchoute : « à un moment donné » se dit « ammendonné« , et souvent elle s’accompagne d’un « faut pas déconner« .
J’ai rencontré Emmanuel par l’entremise de Luc. Luc? Mais si! Je vous ai déjà parlé de Luc, Luc Biecq, qui avait écrit le Guide d’autodéfense du licencié. Ca y est, vous le remettez? Bon, comme moi, Emmanuel avait apporté de l’eau au moulin de Luc lorsqu’il écrivait son livre or il se trouve que suite à ça, une idée a germé dans la tête de Luc. Il s’est dit que la sphère du management et celle du yoga pourraient se rencontrer. Ah mince! J’ai oublié de vous présenter Emmanuel. Bon alors, Emmanuel Fort est coach en management depuis une bonne dizaine d’années, son agence de management, Breasy, se situe à Paris. Quoi d’autre? Il est super sympa. Signe particulier? Il aime respirer de l’huile essentielle de sauge de temps en temps.

Bref, ammendonné, Luc, Emmanuel et moi avons fini par nous asseoir à la même table pour parler.
Au siège de Breasy et à Marseille l’année passée, nous avons tous les trois confronté des concepts, des méthodes, des finalités pour voir si affinité il y avait entre les deux disciplines que sont le management et le yoga. Nous avons d’emblée retiré de l’équation le cours de yoga en entreprise, ce que nous souhaitions proposer relève d’une réflexion sur l’être et le faire dans les relations de travail et plus précisément sur l’empreinte managériale (en référence à l’empreinte écologique) que laisse le manager sur les membres de son équipe, sur lui-même et son activité. Et nous avons aussi mis de côté dès le début le « management bienveillant ». Nous nous accordons tous les trois à dire que « la pratique managériale bienveillante, dit comme ça, ne veut rien dire ». Ca peut d’ailleurs être très trompeur que de se vautrer là-dedans (c’est Emmanuel qui a dit « se vautrer dans la bienveillance » lors de l’un de nos entretiens croisés, je trouve le mot « vautrer » tellement bien choisi que je le replace ici. Emmanuel a le sens de la tournure, j’aurais dû vous le noter comme signe particulier dans sa présentation plus haut. Je le note pour un post sur les réseaux sociaux, ça claque trop bien. Ouh, qu’elle est longue cette parenthèse, va falloir relire le début de la phrase) ; la bienveillance ne se décrète pas, ne s’instaure pas ou si c’est le cas, elle n’est plus bienveillance mais un masque de protection (encore un!) pour s’assurer des échanges hygiéniques au travail.
Ammendonné, faire tomber le masque.
Nous nous sommes revus à Marseille et Paris pour organiser notre réflexion de manière à pouvoir la partager. Grâce à Luc, le grand ordonnateur de notre projet, le livre Manager comme un yogi est paru le 20 août dernier. On y parle entre autre d’alignement, de posture, d’éthique, de souffle, de cohérence, de vulnérabilité ou de contentement dans la pratique managériale.
Si tu es avide de formules percutantes et pleines de sens comme seul Emmanuel sait les tourner, si tu veux du concret et du contexte grâce à une recherche bibliographique éclairante et des cas pratiques finement amenés par un essayiste (slash) journaliste (slash) consultant rédactionnel passionné (Euh, je parle de Luc, je précise pour ceux qui ne suivent pas) et si tu curieux d’une approche rafraichissante, réaliste et humaniste sur le management, achète le livre et lis-le. Il est disponible en librairie.
Je remercie Luc et Emmanuel pour leur intelligence, leur gentillesse et leur humour. Je suis fière d’avoir contribué à ce livre qui à mon sens est une invitation à réévaluer le rapport manager-managé. Le monde du travail est le reflet de notre monde au sens large. Rapports de force et champs d’action sont des notions clés dans le domaine du management et le sont encore plus dans notre société à l’heure actuelle. Responsabilité et prise de conscience. Ammendonné, va falloir tous se retrousser les manches pour bâtir le « monde d’après », repenser les pratiques managériales ne fera pas tout, mais je crois que c’est un bon point de départ.

First Editions
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