Quand on me demande quelle profession j’exerce, je réponds que j’enseigne le yoga. Hormis les sceptiques qui me relancent en me disant « je veux dire, ton vrai métier », les gens sont généralement interloqués.
Parmi eux il y a ceux qui vont d’emblée me parler du temps où ils pouvaient mettre un pied derrière la tête ou me disent avoir connu quelqu’un qui pouvait le faire. Très souvent ces personnes se contorsionnent devant moi pour me montrer ce qu’il reste du passage de jambe vers l’épaule. Et quand ça a un verre ou deux dans le nez, ça finit souvent par glisser de sa chaise.
D’autres s’empressent de me parler de leur rééducation périnéale en plein repas et me disent que leur kiné leur a expliqué que certains exercices étaient inspirés du yoga et me donnent des détails de leur expérience perso … Au secours!
J’ai depuis lors changé de stratégie. Quand on me demande ce que je fais dans la vie – question récurrente et importante pour beaucoup j’ai remarqué – je réponds que je suis éleveuse de souris verte. Personne ne se contorsionne plus devant moi ni ne me parle de son périnée (ouf). Les gens ont même tendance à se débiner ou changer de sujet de conversation (re-ouf).
Or il se trouve qu’Axel et Flavie, les neveu et nièce d’une très bonne copine, sont fascinés par ce métier d’éleveuse de souris vertes et me relancent souvent pour savoir quand ils peuvent voir mon élevage. Pendant leurs dernières vacances ils m’ont d’ailleurs envoyé cette carte sur laquelle ils m’ont demandé quand je comptais leur apporter une portée de souris vertes. Ils sont suffisamment grands pour ne pas y croire, mais s’amusent tout de même à y croire, et ça me fait très plaisir. Et rien que pour ça, ça valait la peine de m’inventer une nouvelle carrière!
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